Voilà ce que j'ai trouvé sur :
http://www.anthologie.free.fr/traite/traite01.htm
Valeur des syllabes
Qu'est-ce qu'on entend par «syllabe»?
Toute syllabe, muette ou sonore, entre dans la mesure du vers français. Il n'y a d'exception que pour l'«e» final devant un mot qui commence par une voyelle ou une «h» muette, et pour la syllabe muette à la fin du vers:
«L'â-ge vi-ril, plus mûr, ins-pi-r(e) un air plus sa-g(e).» (Boileau).
Il s'agit donc de déterminer ce qu'on entend par syllabe. La syllabe est le son produit par une seule émission de voix. Ce son peut-être représenté soit par une voyelle seule, soit par plusieurs voyelles, soit par un groupe de voyelles et de consonnes.
Mais il n'en va pas de même pour tous les groupes de voyelles. Tantôt les voyelles se détachent dans la prononciation, souvent pour respecter le mètre, et ainsi on est parfois amené à dissocier les deux sons qui, dans la prose, sont prononcés groupés, et ceux-ci forment une
diérèse (mystéri-euse), tantôt elles se prononcent en une seule émission de voix et forment une diphtongue ou
synérèse. La synérèse groupe donc les deux sons (ouvriers) et dans ce dernier cas on ne compte qu'une syllabe.
Il est parfois difficile de différencier la synérèse et la diérèse. On a cherché une règle:
le son est double, a-t-on dit, lorsque le groupe de voyelles représente plusieurs voyelles latines, et simple dans le cas contraire.Mais, mieux vaut reconnaître que l'autorité des poètes peut seule faire loi en pareille matière. Car lorsqu'il y a un doute sur le nombre de syllabes qu'il faut assigner à un mot contenant un groupe de voyelles, il est vrai que l'on peut suivre les préceptes empirique de la versification classique, mais on remarque très vite que les quantités ainsi prescrites sont souvent arbitraires et que de grands poètes se sont souvent contredits à leur sujet.
Ces contradictions que l'on peut remarquer au cours des siècles s'expliquent par les fluctuations de la prononciation. Au cours des siècles des synérèses ont été transformées en diérèses et inversement des diérèses vieillies se sont fondues et se sont muées en synérèses.