Le rallye des poètes
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bibichette
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MessageSujet: Figures de Style   Figures de Style EmptyMer 15 Nov - 0:27

La rhétorique est partout, tout écrit, toute parole est rhétorique, même ne rien dire peut être rhétorique. Maîtrisons-la, reconnaissons-en ses jeux afin de mieux nous jouer d'eux Wink

4 grandes familles de figures :
- les figures de mots ou de diction
- les figures de construction
- les figures de pensées
- les figures de sens ou tropes et comparaison



1- LES FIGURES DE DICTION

Modification du mot ou Métaplasme
Le métaplasme est un terme générique désignant les différentes modifications phonétiques que peut subir un mot :

Métaplasme par suppression

Aphérèse : Chute en début de mot : ‘ttention ! pour ‘attention’
Apocope (ou élision) : Chute en fin de mot : pauv’ diable
Syncope (ou crase) : Chute en milieu de mot : M’sieur pour Monsieur
Haplologie : Chute en milieu de mot ou de phrase de 2 syllabes identiques ou proches phonétiquement : factorie pour factorerie ou T'à l'heure pour tout à l'heure
Mot-valise ou Mot porte-manteau : 2 mots en 1 seul : vertueur = vertueux + tueur
Mot-pantalon : 3 mots et plus en 1 seul : maladdiction = maladie + malédiction + addiction

Métaplasme par adjonction

Prosthèse : Ajout en début de mot : espécial pour spécial
Epenthèse : Insertion en milieu de mot : merdre ou exeuprès
Paragoge (ou contre-élision) : Ajout en fin de mot : Les loups firent la paix avecque les brebis

Métathèses = métaplasme par déplacement

Interversion : bourouette pour brouette ou infractus pour infarctus
Contrepétrie : Interversion à l'échelle d'un syntagme (unité syntaxique - un groupe nominal par exemple) ou d'une phrase entière : femme molle à la fesse pour femme folle à la messe !


Figures de continuité phonique

Allitération : Répétition de sons consonantiques : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes
Assonance : Répétition de sons vocaliques : Lève, Jérusalem, lève ta tête altière
Paronomase :
- in praesentia : Glissement phonique entre termes : événement > avènement
- in absentia : idem mais manque un terme : honneur du père, honneur du fils, honneur du perroquet St Esprit – proche de l’allusion[u]


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MessageSujet: Re: Figures de Style   Figures de Style EmptyMer 15 Nov - 0:54

2- LES FIGURES DE CONSTRUCTION

REPETITION

Du matériel sonore à l’organisation syntaxique

Epitrochasme : Série de termes brefs dans un vers
Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé.



Répétition lexicale

Sans variation

Par parallélismes

Réduplication / conduplication / épizeuxe / palillogie : Répétition de mêmes mots à la suite, d'une proposition à une autre, au sein d'une même phrase (afin d'insister sur un aspect du discours) :
Il serait tué, tué, mais tué par sa main à elle/i]

Parallélisme ou hypozeuxe : Répétition d’un même groupe syntaxique :
[i]Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue
Et la victime et le bourreau !


Homéoptote : Répétition d’un même groupe morphologique, c'est-à-dire de même nature grammaticale (ici verbe conjugués, mais ça peut être une série de noms, d'adjectifs, d'adverbes, etc...) :
Flottez, soleil des nuits, illuminez les sphères,
Bourdonnez sous votre herbe, insectes éphémères !


Homéotéleute : Mise à la suite de mots de groupes morphologiques différents mais de même terminaison phonique (ce qui aide aux rimes internes dans les vers) :
Parmi l'odorante tourmente

Anaphore rhétorique ou épanaphore : Répétition de mêmes mots en début de vers ou phrases successifs
Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue
Et la victime et le bourreau !


Epiphore ou épistrophe : Répétition de mêmes mots en fin de vers / phrases successifs
Je me levais avec le soleil et j'étais heureux ; je me promenais et j'étais heureux ; je voyais Maman et j'étais heureux, je la quittais et j'étais heureux.

Symploque : Association anaphore + épiphore
Les yeux noirs de Stella, les yeux d'oiseaux de Stella, se dilataient dans son visage creusé.

Antépiphore : Reprise en fin de vers / strophe / phrase du même début
Les maisons défilaient devant ses yeux, et il se plongeait dans des pensées mélancoliques, contemplant les gens qui montaient ou descendaient, tandis que l'autobus cahotant longeait le boulevard dont les maisons délaient devant ses yeux.

Par enchaînement / amplification

Epanalepse : Répétition de manière expressive un mot ou groupe de mots à la suite
La France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule !

Anadiplose : (cf plus haut "réduplication") Répétition de mêmes mots à la suite, d'une phrase à une autre, au sein d'un même paragraphe / strophe
Rassemblez les hommes, vous les rendrez meilleurs ; car les hommes rassemblés chercheront à se plaire, et ils ne pourront se plaire que par es choses qui les rendent estimables.

Concaténation : Succession d’anadiploses (généralement dans les discours, le plus souvent orientée vers une gradation)
La mélancolie et la tristesse sont déjà le commencement du doute ; le doute est le commencement du désespoir ; le désespoir est le commencement cruel des différents degrés de la méchanceté.

Epanode (ou régression) : Dans un énoncé explicatif, reprend des termes précédents et les explique successivement
Un drame où se mêle grandeur et désespoir : la grandeur de celui qui choisit son destin, le désespoir de celui qui souffre.

Avec variations morphologiques

Polyptote : Reprise d'un terme avec variation morpho-syntaxique : pour les verbes, variation de modes, voix, temps, personnes ; pour les noms, oppositions de déterminants de nombres, de genres etc..
Rome vous craindra plus que vous ne la craignez.
ici la forme d'un verbe pour une autre forme conjuguée de ce même verbe

Dérivation : Reprise d'un terme avec variation morpho-lexicale ; rapprochement dans un énoncé de mots différents issus du même radical
Ton bras est invaincu, mais non pas invincible.
ici un adjectif pour un autre adjectif


Du signifiant au signifié / du morphologique au sémantique

Signifiants identiques, signifiés différents

Antanaclase : Répétition d’un terme pris dans 2 sens différents
Adieu, Monsieur l'homme d'affaires qui n'avez fait celles de personne !
Il n'a rien entendu (< ouïr), bien entendu (< comprendre).

Diaphore : Antanaclase jouant sur le sens propre et le sens métaphorique ou synecdotique ou métonymique d'un même terme
Mes yeux ce sont des flammes (= métaphore de l'éclat ensorcellant du regard) et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes (= bûcher) cette sorcellerie


Annomination : Antanaclase remotivant le sens d'un nom propre en rappelant celui du nom commun auquel il réfère
Monsieur Lesourd le bien nommé ou Ce Monsieur Loyal porte un air bien déloyal.
vs
Dénomination propre : Antanaclase forgeant un nom propre pour désigner un personnage tout en le caractérisant
Rouletabille, Profitendieu, Harpagon, Folcoche, Picsou, Dingo..

Tautologie : Antanaclase jouant sur le vide d'info a priori de la répétition de termes
Un homme (= référent identifié) est en homme (= concept).
Descartes créa un monde, il fit l'homme à sa mode, et on dit avec raison que l'homme de Descartes n'est en effet que celui de Descartes, fort éloigné de l'homme véritable.

Signifiés identiques

Synonymie ou métabole : Essayage de mots, juxtaposition de termes de même sens ou de sens très proche.
A force de scruter, de le scruter, de creuser l'image, on a vu ce qu'il y avait.

Signifiés d’intensité variable

Gradation : Procédé d'accumulation et d'amplification, par retouches successives, présentant une suite de mots ou d'idées selon une progression de sens :
- climax : progression de sens ascendante
Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.
- anticlimax : progression de sens descendante ; chute inattendue, + faible que prévue = attente déçue ou gradation rompue dite bathos (procédé souvent comique)
Je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent.


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MessageSujet: Re: Figures de Style   Figures de Style EmptyMer 15 Nov - 1:12

DISPOSITION ; COMBINAISON

Organisation morphosyntaxique

Rupture de l’organisation morphosyntaxique

Anacoluthe : Rupture de cohérence syntaxique
Triste à peine tant s'effacent
Ces apparences d'automne,
Toutes mes langueurs s'effacent
Que berce l'air monotone.

Triste devrait être au pluriel, se rapportant à "toutes mes langueurs", mais en fait, triste et toutes mes langueurs se rapportent à un sujet singulier de 1ère personne, seul pris en compte pour l'accord bien que seulement sous-entendu.

Aposiopèse : Interruption brusque du déroulement syntaxique attendu, marquant une hésitation/réticence/inutilité à continuer une phrase pour être comprise. Marquée par des points de suspension.
Je me dis : Là était le bonheur peut-être ; cependant...
J'ai envie de vous... ! Mais il faut d'abord apaisés les flots déchaînés


Tmèse : Disjonction de termes en principe inséparables par insertion de mots
Quelle, et si fine, et si mortelle,
Que soit ta pointe, blonde abeille,
Je n'ai, sur ma tendre corbeille,
Jeté qu'un songe de dentelle.


Enchâssement : Tmèse atténuée ; insertion 'forcée' entre des termes séparables
Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.

Trajection : idem mais désigne la dissociation entre un verbe et un adverbe qui en précise le sens
Il est arrivé, je le crains, un peu tard.

Asyndète : Non-emploi d’un lien coordinatif attendu ; intensifie le sens de la ponctuation et participe de l'esthétique de l'implicite.
Caractérise le 'style coupé' du XVIIIè.
Six heures sonnèrent. Binet entra.

Parataxe : Abscence de subordination. (// Asyndète)
Vous êtes un peu mes filles. Avec vous la vie me sera moins triste. Nous partirons pour la campagne. Vous aurez les fleurs du jardin. Mais vous n'aimez pas les jeux. Vous êtes jeunes et vous en riez jamais.

Amplification

Polysyndète : : Sur-emploi des liens coordinatifs
L'eau jusqu'au ventre, et la boue et l'ordure et l'infâme saleté.

Hypotaxe : Sur-emploi de la subordination, pour les phrases complexes enchaînant et emboîtant les subordonnées.
cf Proust !
Les fleurs qui jouaient alors sur l'herbe, l'eau qui passait au soleil, tout le paysage qui environna leur apparition continue à accompagner leur souvenir de son visage inconscient ou distrait ; et certes, quand ils étaient longuement contemplés par cet humble passant, par cet enfant qui rêvait - comme l'est un roi, par un mémorialiste perdu dans la foule-, ce coin de nature, ce bout de jardin n'eussent pu penser que ce serait grâce à lui qu'ils seraient appelés à survivre en leurs particularités les plus éphémères.

Hyperbate : Ajout, par rejet hors du cadre normal de la phrase, d'une unité syntaxique (syntagme : une proposition, un groupe nominal, ..) à une proposition qui semblait terminée.
Adieu trop vertueux objet, et trop charmant.

Epanorthose ou Expolition : Figure de correction par ajout d'un syntagme., le plus souvent signalée par les adverbes modalisateurs et connecteurs logiques, "plutôt" ou "voire".
- épanorthose atténuative : Revenir sur un propos pour l'adoucir
Son attitude est choquante, disons (plutôt) originale.
- éparnorthose d'insistance :
C'est une pensée plutôt rétrograde, voire moyennâgeuse.

Anthorisme : Epanorthose ou correction renforçant une idée sur le mode de l'agressivité
Il faut vous oublier, ou plutôt vous haïr.

Correction : Epanorthose allant jusqu'à nier un terme, jugé inadéquat, pour lui en substituer un autre.
Descriptif : "C'est un roc ! c'est un pic !... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule !"


Rétractation ou Rétroaction ou Palinodie : Nier purement et simplement ce qui précède
Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
Courbait sa tête humiliée.


Parenthèse ou parembole Rupture du déroulement linéraire d'une phrase par insertion d'un syntagme adventice ; commentaire inséré dans l'énoncé.
Gens pleins d'orgueil, gens de la noce (qui m'inviterait ?) vite en carosse !

Suspension : Rejet en fin de phrase d’un groupe syntaxique nécessaire et attendu afin de produire un effet d'attente.
Un vieux renard, mais des plus fins,
Grand croqueur de poulets, grand preneur de lapins,
Sentant son renard d'une lieue,
Fut enfin au piège attrapé.



Du morphosyntaxique au sémantique

Figures polyvalentes

Chiasme : (croix en grec) Symétrie en miroir AB/BA.
Juxtaposition ou coordination de 2 éléments grammaticaux, lexicaux ou sémantiques identiques quant à leur construction mais disposés en ordre inverse.
La rive où toujours l'on s'aime à jamais, où jamais l'on ne s'aime toujours.

Epanadiplose : Réduplication en forme de chiasme de mots du début vers la fin d'une phrase ou d'un vers.
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien.

Antimétabole : Permutation de termes d'un syntagme ou dd'une proposition à l'autre.
Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger.

Zeugma : Réunion de 2 ou plusieurs, ou membres d'une phrase, via un élément commun non répété, accompagné généralement d'une certaine incohérence grammaticale ou sémantique.
- zeugme grammatical : liés à l'ellipse ; pb de genres et de nombres
La foudre est mon canon, les Destins mes soldats.
- zeugme syntaxique : réunir 2 constructions incompatibles sans l'aide d'une ellipse
Ah ! savez-vous le crime et qui vous a trahie ?
- Attelage ou zeugme sémantique : ajouter un terme à un cliché ou une expression stéréotypée pour en modifier le sens.
Vêtu de probité candide et de lin blanc.
Un cadre et un magasinier dynamiques.

Hypallage : Transfert sur un terme d’éléments caractéristiques qui devraient logiquement être attribués à un autre
Dans mon orgueil muet, dans ma tombe sans gloire,
Dussé-je m'engloutir pour l'éternité noire.

'muet' et 'sans gloire' devraient s'appliquer au poète et non à des réalités abstraites ou inanimées.

Syllepse :
- Syllepse grammaticale : Accord de termes non selon les règles grammaticales mais selon l'idée
Jamais je n'ai vu deux personnes être si contents l'un de l'autre.
- Syllepse sémantique ou oratoire : Emploi d'un mot dans 2 sens différents, le plus souvent un sens littéral et un sens figuré
Le matin fleurissait comme un sureau.
- Syllepse in absentia : une partie de l'énoncé est la transformation d'une locution, d'un mot composé... présent implicitement.
Armés jusqu'aux cheveux
- Syllepse étymologique : Terme superposant ses sens étymologique et actuel
Chaque atome de silence est la chance d'un fruit mûr.
'chance' > latin : cadere, 'tomber'

Solécisme : Faute de syntaxe (ou quand une syllepse grammaticale ne fait pas figure de procédé signifiant)
Tout le monde sont là.


Figures ambivalentes

Signifiés hiérarchisés

Hendiadyn : Coordination de termes dont l'un est par son sens subordonné à l'autre.
Que je lui dévoile le son
De sa jeunesse et de sa voix, = de sa jeune voix
Que je lui apprenne son nom,
Que je la coiffe et la recoiffe
Selon mes mains et leur plaisir = le plaisir de mes mains

Signifiés / arguments opposés

Antithèse : Opposition entre 2 idées dont l'une met l'autre en relief, en respectant les règles de la logique classique.
Elle peut être fondée sur :
- des antonymes lexicaux : L'avarice perd tout en voulant tout gagner.
- des antonymes impropres : dont la valeur d'opposition est d'ordre culturel : Tantôt il maudissait son oncle, tantôt il le bénissait.
- des antonymes contextuels : tissés par le texte dans lequel s'insère la figure : Il voit quand les peuples végètent.

Enantiose : Antithèse des plus radicales
Le bien et le mal.

Antéisagoge : Liée à la valeur argumentative de l'antithèse, elle manifeste la construction dans un énoncé de 2 voix opposées, cherchant à se réfuter l'une l'autre.
Mille drapeaux blancs sont déployés tout à coup - qui attestent non d'une capitulation, mais d'une victoire.

Oxymore ou Oxymoron : Juxtaposition de termes a priori contradictoires dans un même syntagme
Je suis le parfum vivant et défunt dans le vent venu.

Paradoxisme : Association de termes contradictoires pour choquer le sens commun
Même elle avait encor cet éclat emprunté
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage,
Pour réparer des ans l'irréparable outrage.


Antilogie : Formule paradoxale
C'est assez vague pour être clair, n'est-ce pas ?

Parhyponoïan ou attente trompée : Faire jaillir en apparence une idée de son contraire
Thésée à tes fureurs connaîtra tes bontés.


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MessageSujet: Re: Figures de Style   Figures de Style EmptyMer 15 Nov - 1:16

3- FIGURES DE PENSEE
Variantes macro-structurales des figures de construction vues plus haut

Figures qui manipulent des relations logiques

Amplification phrastique

Amplification de l’info
Variantes macro-structurales des fig. de construction fondées sur la répétition.

Sustentation : Convergeance des composantes de l'énoncé vers une info centrale différée, souvent inattendue, paradoxale (cf. la 'pointe' des sonnets, pétrarquistes notamment).
> figure macro-structurale de la suspension (fig. de construction).

Expolition : Correction, reformulation d'une pensée par retouches successives
> fig. macrostructurale de l'épanorthose ou la métabole.
Voilà donc tu dors sous cette pierre grise !
Voilà que tu n'es plus, ayant à peine été !
Te voilà remontée au firmament sublime.


Paraphrase : Multiplication d'infos fragmentaires et accessoires qui sont les composantes illustratives d'une unique info centrale
> fig. macrostructurale de la parenthèse ou la parembole.
Oui, je ne me suis jamais senti à l'aise que dans les situations élevées. Jusque dans le détail de la vie, j'avais besoin d'être au-dessus [là c'est une expolition, une reformulation]. Je préférais l'autobus au métro, les calèches aux taxis, les terrasses aux entresols. Amateur des avions de sport où l'on porte la tête en plein ciel, je figurais aussi, sur les bateaux, l'éternel promeneur des dunettes. En montagne, je fuyais les vallées encaissées pour les cols et les plateaux ; j'étais l'homme des pénéplaines...

Conglobation : Proche de la Paraphrase + Sustentation.
Enumération, accumulation de traits ou d'arguments différents caractérisant un même objet ou tendant vers la même conclusion, qui n'est donné qu'à la fin du développement.
Le bruits des cabarets, la fange des trottoirs,
Les platanes déchus, s'effeuillant dans l'air noir,
L'omnibus, ouragan de ferraille et de boues,
Toits qui dégouttent, murs suintants, pavé qui glisse,
Bitume défoncé, ruisseaux crevant l'égout
,
Voilà ma route - avec le paradis au bout.


Variantes macro-structurale de l’hyperbate

Digression : Propos ou récit qui semble s'écarter du sujet initial mais qui concourt au but que s'est fixé le narrateur ou l'auteur

Epiphrase : Ajout d'un commentaire explicatif, d'une réaction affective, d'une précision de l'auteur ou du narrateur, directement lié à ce qui précède ; donc sémantiquement pas détachable.
C'était un sournois, Vaudescal ; il fallait s'en méfier, avec des chemises toujours bien trop propres pour qu'il soit tout à fait honnête. Un rancunier et un mouchard. Y en a plein les quais.

Epiphonème : Formule synthétique, sentencieuse, parfois au début, le plus souvent à la fin d'un énoncé ("clausule conclusive") ; donc amovible.
cf. les moralités de fables.
C'est par les odeurs que finissent les êtres, les pays et les choses. Toutes les aventures s'en vont par le nez. J'ai ferméles yeux parce que vraiment je ne pouvais plus les ouvrir. Alors l'odeur âcre d'Afrique nuit parès nuit s'est estompée.

Figures du doute

Dubitation : Figures marquant le doute ou l'hésitation du narrateur ou d'un personnage qui ne sait quel parti prendre.
> Marquée par l'interrogation directe ou indirecte, et en dramaturgie par :
- le dilemne / doute / atermoiements : choix forcé entre 2 ou plusieurs solutions dont aucune n'est satisfaisante
- égarement : stade paroxystique de la dubitation ; un héros victime du sort s'interroge désespérément, parfois même dans un accès de folie pour tenter de déterminer son action ou sa fuite dans des conditions extrêmes.
Où suis-je ? Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore ?
Quel tansport me saisit ? Quel chagrin me dévore ?
Errante et sans dessein, je cours dans ce palais.
Ah ! ne puis-je savoir si j'aime ou je hais ?


Figure d’opposition

Paradoxe : Raisonnement qui contredit ou va à l'encontre de la doxa, idée généralement admise, en manipulant les présupposés logiques
> fig. macrostructurale des fig. de construction d'opposition, l'antithèse ou l'oxymore ou le parhyponoïan
Nos amis sont toujours là quand ils ont besoin de nous.
Une prière aux yeux et ne priant jamais.


Figures du double langage

Manipulation de l’énonciation

Manipulation de l’acte de langage

Prétérition ou Prétermission : Feindre de se taire ou de ne pas dire ce qu'on dit.
// Paralipse chez Genette (narratologie) : rétention par un personnage ou le narrateur d'info qui serait utile pour le lecteur
# Paralepse de Genette : surabondance d'infos.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur.


Question rhétorique : On déguise une assertion, positive ou négative, sous couvert de demande d'info.
Par quelles lois, par quels édits, par quels rescrits leur a-t-on défendu d'ouvrir les yeux et de lire ? réponse implicite : 'aucun'

Manipulation du sujet de l’énonciation

Apostrophe rhétorique : Adresse brève à un interlocuteur fictif, concret ou abstrait, animé ou non.
Maintenant va, mon Livre, ou le hasard te mène.

Invocation : Appel plus long que l'apostrophe à un interlocuteur fictif, une instance transcendante ou une entité abstraite

Incantation : idem mais sur le mode du chant, louange

Parabase : Adresse de l'auteur, du narrateur ou du dramaturge directement à son lecteur ou spectateur (en cours dès les tragédies grecques et très fréquent au XVIIIè - cf. Diderot, Jacques le Fataliste)
Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et qu'il ne tiendrait qu'à moi de vous faire attendre un an, deux ans, trois ans, le récit des amours de Jacques.

Prosopopée : Discours fictif attribué à un absent, un mort, un inanimé, une abstraction...
Je suis belle, Ô mortels, comme un rêve de pierre. = prosopopée de la beauté

Sermocination : Dialogue intérieur, avec soi-même ou une partie de soi-même.

De l’énonciation à l’énoncé

Hypotypose : Description vivante et telle qu'elle permet au lecteur d'acutaliser et de s'imaginer partie prenante à ce qui est décrit, présenté, raconté
Songe, songe Céphise, à cette nuit cruelle,
Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ;
Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants,
Entrant à la lueur de nos palais brûlants...


Manipulation de la valeur de vérité de l’énoncé

Inversion de la valeur de l’énoncé

Ironie : Dire une chose pour signifier son contraire
La profession des courtisans est d'être vus et revus, et ils ne se couchent jamais sans s'être acquittés d'un emploi si sérieux et si utile à la république.

Antiphrase : Figure d'expression de l'ironie
On n'a jamais employé tant d'esprit à nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage.

Astéisme : Faux dénigrement ; procédé de l'ironie consistant à déguiser un compliment en reproche en utilisant l'antiphrase.
Viens là, grand fou ! (on imagine le contexte)

Chleuasme : Faux auto-dénigrement ; expression auto-dépréciative par laquelle on s'accuse d'un défaut en espérant ne pas réellement être cru.
Ah mais non, suis-je bête !

Hyper-chleuasme ou Autocatégorème ou Prospoïèse : Auto-accusation exagérée afin de se disculper voire d'obtenir une réaction compensatoire.
Oui, mon frère, je suis un méchantn un coupable,
Un malheureux pécheur tout plein d'iniquité,
Le plus grand scélérat qui ait jamais été.


Prolepse oratoire : Réfutation anticipée ; procédé par lequel un orateur prévient d'éventuelles objections pour les réfuter ensuite.
Certes, vous allez me dire que... / mais je vous répondrai...

Diasyrme ou faux éloge : Contraire de l'astéisme ; éloge a priori pour signifier le dénigrement.
J'avais un spécialité : les nobles causes. Il me sufisait de renifler sur un accusé la plus légère odeur de victime pour que mes manches entrasent en action. Et quelle action ! Une tempête !

Sous / surdétermination de la vérité

Litote : Feindre d'atténuer une vérité que l'on affirme implicitement avec force ; généralement par l'utilisation de termes minorants (quelque peu, passablement, peut-être...) et de la négation.
Va, je ne te hais point.

Euphémisme : Atténuation (non feinte) d'une vérité que l'on déguise parce que brutale, grossière ou susceptible de provoquer des sentiments de crainte ou de gêne.
> procède par antiphrases, métaphores, exténuations, métaplasmes, périphrases, métalepses.
Il nous a quittés pour Il est mort.
Il a choisi de nous quitter pour Il s'est suicidé.

Exténuation : Atténuation de la teneur d'un propos, parfois jusqu'à le rendre anodin.
Ca ne casse pas des briques ; ça n'est pas du gâteau...
Quant au surmenage intensif, son activité de fonctionnaire était réglé par des usages ne s'accomodant d'aucun excès, et ses heures de loisir, consacrées à la lecture du journal et à sa collaection de timbres, ne l'obligeaient pas non plus à une dépense déraisonnable d'énergie.

Compensation : Neutralisation d'une idée forte par un terme ou un énoncé de sens opposé.
Ce n'est point trop dire qu'il était estimable même dans ses égarements. Il se trompa, mais ce fut au moins avec méthode et avec un esprit conséquent.

Hyperbole ou Superlation ou Auxèse : Exagération de l'expression afin de produire plus d'impression.
Je suis morte de honte.
Sa conférence fut un triomphe.
Cette idée est extrêmement novatrice.
C'est urgentissime.


Adynaton : Hyperbole créant une image impossible ou irréaliste.
Une foi à déplacer des montagnes.
Un vent à décorner un boeuf.
Quand les poules auront des dents.


Contre-litote ou Fausse hyperbole : Amplification exagérée d'une idée afin de signifier paradoxalement la volonté de la diminuer.
Les Occidentaux s'imaginent que tous les Chinois sont des hommes fourbes et cruels, qui portent une natte et qui passent leur temps à inventer des supplices et à manger des oeufs pourris et des nids d'hirondelles.
Dans Tintin pour désamorcer le préjugé xénophobe.

Vérité approximative / partielle

Allusion : Référence implicite et oblique à un élément extérieur à l'univers de l'énoncé.

Métalepse : Figure de substitution apparentée à la métonymie ; remplacement d'une chose par une autre qui la précède, la suit ou s'y rattache ; généralement :
- antécédent pour le conséquent : Il a bu pour Il est ivre.
- conséquent pour l'antécédent : Il ne souffre plus pour Il est mort.
Il a deux trous rouges au côté droit.

Amphibologie : Expression donnant à un énoncé un sens équivoque
Le médecin m'a prolongé ma maladie. pour m'a prolongé mon arrêt maladie.

Janotisme : Amphibologie qui rend un énoncé partculièrement ridicule.
J'ai acheté un poulet chez le boucher que j'ai embroché.

Amphigouri : Expression brillante et sophistiquée, mais peu intelligible.
Synonymes : charabia, galimatias, phébus.
Chérie, La carence affective consécutive à ta désescalade a complètement perturbé les connexions qui régissent les cantons de mon champ perceptif ! Je suis en état de déréliction, plongé dans un autisme frisant la prostration schizoïdal !
Traduction : Ton état déprimé m'a fortement perturbé et je me sens seul !

Vérité analogique
Equivalents macro-structuraux de la métaphore

Exemple : Illustration exemplaire pour faire accepter un argument > raisonnement par analogie.
> Fig. macrostructurale de la métaphore in preasentia
La mer, c'est l'innexorable nuit sociale où la pénalité jette ses damnés. la mer, c'est l'immense misère.

Allégorie : Image développée sous la forme d'un récit ou d'un tableau, utilisant une succession cohérente de tropes et figures, permettant une double lecture, littérale et symbolique.
> Fig. macrostructurale de la métaphore in absentia.
Boileau faisant comprendre dans l'Art poétique, Cant I, qu'un style doux est préférable à un style impétueux :
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.


Dernière édition par le Dim 26 Nov - 22:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Figures de Style   Figures de Style EmptyDim 26 Nov - 21:45

4- TROPES ET COMPARAISONS - FIGURES DE SENS

Tropes : définition

Trope : Transfert de sens (sens classique)
- Composante sémantique :
- Composante syntaxique :
- Composante référentielle :
- Composante pragmatique :

2 familles de tropes : métonymie / synecdote – métaphore

Synecdoque :
- Trope grammatical :
Le singulier pour le pluriel
Des quantificateurs précis pour désigner un nombre imprécis
- Trope lexical :
Synecdoque matérielle
Synecdoque conceptuelle

Métonymie : L’effet pour la cause / la cause pour l’effet
Rôle fonctionnel :
Principe d’économie
Principe d’impropriété
Fonction emblématique
Métonymies particulières :
Enallage :
Antonomase :
Périphrase :


Figure d’analogie : la métaphore. Figure associée : la comparaison

Métaphore :
- in praesentia / in absentia
- motivée / non motivée
- lexicalisée / d’usage / inventive / délexicalisée
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MessageSujet: Re: Figures de Style   Figures de Style EmptyDim 26 Nov - 22:47

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MessageSujet: Re: Figures de Style   Figures de Style EmptyDim 26 Nov - 23:01

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MessageSujet: Re: Figures de Style   Figures de Style EmptyLun 21 Mai - 1:03

Elle est où l'anaphore ? Figures de Style Thumb_51 Figures de Style Thumb_52
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MessageSujet: Re: Figures de Style   Figures de Style EmptyLun 21 Mai - 1:07

C'est une figure de construction Wink

mais pour aller plus vite :

Anaphore rhétorique ou épanaphore : Répétition de mêmes mots en début de vers ou phrases successifs
Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue
Et la victime et le bourreau !


En gros, c'est une répétition :
- en début de phrase ou de vers
- de mêmes mots
- dans une même construction syntaxique (dans l'exemple ci-dessus : pro,. pers + verbe conjugué + art défini et subst)
Cela crée une symétrie parfaite, une insistance dans le discours et ajoute généralement une gravité aux propos.
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